L'ECONOMIE


La conjoncture économique

L’économie de Chypre est basée sur le système d’entreprise libre. Le secteur privé constitue le pivot de toute activité économique et le rôle du gouvernement est restreint à la planification indicative et à la fourniture des services publics.

Malgré l’impact désastreux de l’invasion turque de 1974, le redressement économique a été remarquable. Et 1976, le PNB, a dépassé le niveau d’avant 1974. La confiance dans le milieu des affaires a été restituée, suivie par une forte hausse d’investissements et une croissance rapide.

Le chômage, qui pendant les années 1974-1975 touchait 25% de la population active a été pratiquement éliminé et les réfugiés ont été relogés (voir Tableau 2).

Au cours des années récentes (1986-1991 ) l’économie s’est développée à un taux moyen de 6,3% et le taux d’inflation, après avoir atteint un pourcentage record de 13,5% en-1980 a baissé progressivement pour atteindre un niveau inférieur à 5,0%. Des conditions de quasi-plein emploi prédominent (taux de chômage 2-3%).

A présent, le revenu par tête ($E.U. 11766 en 1992) est un des plus élevés du Moyen Orient et du Sud-Est de l’Europe.

Au cours des années après 1974, l’économie a subi des changements structurels majeurs. Les secteurs d’industries de fabrication et de services ont pris de l’ampleur comme l’indiquent leurs contributions au PNB et leur importance sur le marché du travail, tandis que l’agriculture régresse graduellement.

Le commerce international joue un rôle considérable dans l’économie de Chypre.

Quant à la production, le manque de matières premières, de ressources énergétiques et d’industrie lourde, pour produire des biens de consommation, font croître les importations. Quant à la demande, à cause de la petite taille du marché intérieur, les exportations sont vitales pour augmenter la demande globale vis-à-vis des produits chypriotes agricoles, minéraux et manufacturés. Les principaux partenaires commerciaux de Chypre sont les pays de l’UE et les pays voisins du Moyen Orient.

La balance des paiements est surtout caractérisée par un grand déficit à la balance du commerce extérieur, qui au cours des dernières années, a été plus que compensé par le surplus croissant de la balance des invisibles. Les recettes du tourisme, des entreprises extraterritoriales et d’autres services, ont été les facteurs principaux de ce développement.

 

Motivations pour l’adhésion à l’U.E.

Le motif principal derrière la décision du gouvernement, prise le 3 juillet 1990, pour déposer sa demande d’adhésion à la Communauté Européenne, était le souhait d’intégrer Chypre dans une région hautement développée du point de vue économique, social et culturel, une région à laquelle l’île appartient de sa nature.

L’adhésion à l’U.E. sera sans aucun doute extrêmement bénéfique pour Chypre.

Ces avantages seront engendrés par l’intégration possible de Chypre dans un marché sans frontières intérieures qui comportera non seulement le commerce dans son ensemble, mais aussi les services, la main-d’œuvre et le capital. A court terme, certains secteurs sensibles subiront des pertes, certes, mais elles peuvent être limitées, puisque des périodes appropriées de transition peuvent être négociées et convenues avec l’Union. Ainsi ces secteurs seront en mesure de s’adapter graduellement au nouvel environnement concurrentiel.

Le climat de sécurité créé par la suite, et la stabilité monétaire qui sera le résultat final de l’union économique et monétaire de l’Europe en cours, établiront les bases d’une planification à long terme de la production et des investissements. En outre, des fonds communautaires seront affectés à tous les secteurs de l’économie ainsi que des fonds régionaux. La coopération entre Chypre et l’Union dans des domaines, tels que la technologie, la recherche et le développement, l’information, la formation etc. sera accélérée au moyen de différents programmes de l’Union. Cette impulsion engendra l’amélioration technologique et la modernisation qui sont primordiaux pour le bon fonctionnement du modèle de développement adopté par Chypre.

 

Mesures et perspectives

L’examen des indicateurs sociaux et économiques révèle que l’économie de Chypre est déjà bien préparée pour son adhésion à l’U.E. Aujourd’hui, le revenu par tête à Chypre est supérieur à celui du Portugal et de la Grèce. En outre, pendant la période de 1980 à 1991, le taux annuel de croissance de l’économie chypriote était de façon constante, supérieur aux taux de croissance respectifs des États-membres de la CE. De plus, le taux .moyen de chômage dans les États-membres de la CE était de 9%, tandis qu’à Chypre seulement, 2,3%.

Au cours des dernières années, Chypre, dotée d’une infrastructure moderne (transports, communications etc.) a commencé à se transformer en un centre régional et international pour les finances et les affaires. Aussi le niveau du développement social et politique est très élevé. En même temps, cependant, l’économie se heurte à certaines faiblesses structurelles et à un nombre de problèmes que le gouvernement tâche de résoudre, au moyen d’une politique et des mesures qui visent à promouvoir la compétitivité de l’économie en général, et de différents secteurs en particulier, afin de faciliter leur adaptation aux nouvelles conditions de concurrence qui seront créées par l’Union Douanière et par l’éventuelle adhésion à l’U.E.

Dans le secteur des industries de fabrication, notamment la politique et les mesures proposées ne visent plus à développer le processus de la production de masse mais à promouvoir la spécialisation flexible. Cette spécialisation est caractérisée par la possibilité d’une adaptation rapide de la production aux préférences du marché, par l’encouragement de l’esprit innovateur par une main-d’œuvre ayant plusieurs spécialisations au lieu d’une seule et par une gestion et des méthodes de marketing modernes. Dans le secteur agricole, l’accent est mis sur la diversification de la production et sur l’amélioration de la qualité, tenant compte toujours des horizons nouveaux qui pourront s’ouvrir dans l’avenir. Par conséquent, des mesures sont envisagées pour promouvoir la précocité dans la production, la modernisation, l’introduction de nouvelles méthodes et de pratiques de gestion par les fermes, l’harmonisation vis-à-vis des normes de l’U.E. - y incluses celles relatives à la qualité - la réévaluation des politiques de subventions etc. Dans le secteur des services, les mesures proposées visent surtout à promouvoir une plus grande diversification et à augmenter les exportations, à profiter davantage de la position géographique de Chypre et du niveau de formation élevé de sa main-d’œuvre. 

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PNB - (en prix courants - C£ millions)

(Tableau 1) 1973 1988 1989 1990 1991
PNB 329,4 1993,7 2253,3 2519,3 2657,2
Argiculture 41,1 143,2 156,4 175,3 168,9
Exploitation minière 11,6 7,1 6,2 6,7 7,4
Industries de fabrication 43,3 309,1 332,3 362,3 384,1
Energie et eaux 5,6 41,6 43,7 48,8 53,0
Construction 36,7 189,2 215,5 242,3 273,0
Commerce, restaurants, hôtels 62,0 386,2 468,7 539,0 513,6
Transport & Communications 20,8 182,2 205,7 226,7 241,4
Services communaux, sociaux & personnels 26,2 104,6 121,8 138,8 160,0
Fournisseurs de services gouvernementaux 18,9 240,9 261,7 293,7 328,0
Autres producteurs - 11,4 13,3 15,6 17,5
Finances, culture, bien fonciens & services d'affaires 44,1 288,7 322,6 372,8 424,6

 

PRINCIPAUX INDICATEURS ECONOMIQUES

(Tableu 2) Unités 1973 1988 1989 1990 1991
Population active '000s 279,7 265,8 271,4 278,4 280,7
Chômage enregistré nombre 3.314,0 7.412,0 6243,0 5.100,0 6.500,0
Taux de Chômage % 1,2 2,8 2,3 1,8 2,3
Revenue par tête 534 3.618 4.061 4.497 4.694
Productivité % - 3,7 4,1 3,5 0,9
Taux de change de prix de détail % 7,8 3,4 3,8 4,5 4,07