Les visées séparatistes de la Turquie à Chypre


Poster1a.jpg (12908 octets) Avant même que Chypre accède à son indépendance, en se dégageant du joug colonial britannique, la Turquie implantait déjà par ses suppôts dans la communauté chypriote turque, ses visées séparatistes.

Ainsi l'organisation terroriste TMT a été fondée et l'hostilité entre les communautés chypriote grecque et chypriote turque, vivant longtemps en paix, a été systématiquement cultivée.

Juste après l'indépendance, les dirigeants chypriotes turcs ont rendu le fonctionnement de la République pratiquement impossible: le Vice-Président, un chypriote turc, abusait du droit de veto et la législation devait être approuvée par les deux Chambres Communautaires séparément. A ce moment-là, feu le Président Makarios a suggéré aux dirigeants chypriotes turcs ainsi qu'aux trois puissances garantes, – le Royaume Uni, la Grèce et la Turquie –, treize amendements, destinés à améliorer l'application de la Constitution de Londres et de Zurich.

Poster3a.jpg (9694 octets)

Les dirigeants chypriotes turcs ont riposté par l'abandon de leurs postes gouvernementaux et ont provoqué les graves incidents intercommunautaires de 1963 – 64. L'organisation terroriste TMT et les Agents Secrets Militaires Turcs ont forcé les Chypriotes turcs à abandonner un certain nombre de villages mixtes et ont imposé l'auto-enclavement à de milliers de Chypriotes turcs, soi-disant pour des questions de sécurité. En réalité, c' était une démarche vers le partage de l'île et la ségrégation physique des deux communautés ethniques principales.

Le dialogue intercommunautaire qui a commencé en 1968, sous les auspices des Nations Unies, a été systématiquement saboté par les Turcs. Malgré la bonne volonté dont le Gouvernement de la République a fait preuve, aucun progrès n'a été effectué.

La Turquie a prétexté le coup d'Etat malheureux et criminel du 15 juillet 1974, contre le Président Makarios pour envahir l'île, causant ainsi de milliers de morts, de blessés et de victimes de tortures inhumaines, viols et autres violations des Droits de l‘Homme, des plus crues: La disparition de 1.680 Chypriotes grecs, tourment indescriptible pour leurs proches, a plongé les derniers dans la souffrance.

En outre, 200.000 Chypriotes grecs ont dû s'enfuir quittant leurs maisons ancestrales et devenant ainsi des réfugiés dans leur propre pays. Les Chypriotes turcs, vivant dans le sud du pays, ont été incités à se rendre dans le territoire sous occupation, cela étant une tentative pour la création de deux secteurs homogènes, du point de vue ethnique.

Les buts séparatistes et expansionnistes de la Turquie n'échappent à personne. Dans les douze ans qui se sont écoulés depuis l'invasion en été 1974, et depuis, la Turquie a continué à fortifier sa prise dans la partie occupée de la République chypriote, par l'implantation de plus de 35.000 hommes et par un équipement militaire sophistiqué. Sa prise politique a été également renforcée par l'apport de 65.000 colons d'Anatolie, – consolidant ainsi la position de Denktash ainsi que celle d'autres éléments pro-séparatistes et extrême-nationalistes. En plus, l'arrivée des colons par milliers, constitue encore une tentative pour modifier le caractère démographique de l’île et servir enfin les aspirations séparatistes et expansionnistes de la Turquie.

Par ailleurs, il est clair qu'en accord avec le règne de terreur actuellement recherché par la Junte en Turquie, les services militaires et secrets de ce pays, en liaison avec le régime de Denktash et la TMT, refusent aux Chypriotes turcs les droits humains élémentaires, ceux d'expression libre et de choix politique.

Par son régime fantoche de Denktash, la Turquie provoque la Communauté internationale, non seulement en ignorant et en méprisant les résolutions relatives à Chypre des Organisations mondiales, mais aussi en violant ouvertement les décisions de son Organisation la plus prestigieuse – le Conseil de Sécurité des Nations Unies.

Le 15 novembre 1983, dans la partie occupée par les troupes turques, ladite comblée de l'Etat Fédéré Turc de Chypre ", a adopté une résolution établissant la République Turque du Nord de Chypre ", prétendant agir dans le cadre duperait qu'a le peuple chypriote turc à l’autodétermination. "

Cet acte des dirigeants chypriotes turcs, dont les plans et l'exécution ont été directement guidés par la force - occupante, la Turquie, constitue la dernière provocation de toute une série, et aussi une preuve tangible des intentions turques contre la République indépendante de Chypre.

Le rôle principal de la Turquie dans cet acte illégal et arbitraire, malgré sa déclaration initiale où elle prétendait n'avoir aucune connaissance de ce qui était projeté, apparaît clairement aussi bien dans les déclarations faites par le leader Denktash que par la presse chypriote turque. Il est à rappeler que M. Denktash a déclaré, il n'y a pas longtemps: " Que je le croie ou non, que je le considère juste ou non, je fais ce que dit la Turquie ".

(YENI OUZEN, le 5.10.1982)

D'autres articles de la presse chypriote turque, montrent explicitement qu'un représentant des forces d'occupation turques, prend toujours toutes les décisions au compte dudit " Conseil Chypriote Turc des Ministres ".

En outre, l'intervention turque est également prouvée par le fait que la Turquie, et seulement elle, a reconnu, au bon moment l'état illégal, en violant les obligations de son Traité.

Il est clair que cette prétendue sécession est l'oeuvre des dirigeants chypriotes turcs et celle de la Turquie. C' est le point culminant d'une série d'actions de ta part du Gouvernement turc, dont l'exécution a commencé par le déploiement de ses forces, en juillet 1974, pour occuper le 37% du territoire chypriote. Mais les plans et la manipulation internationale pour la partition de Chypre avaient commencé trente ans plus tôt. L'évidence de ce but dérive des déclarations réitérées, prononcées par des officiels au plus haut degré du Gouvernement turc.

Très tôt, le 1er septembre 1955, le Ministre des Affaires Etrangères d'alors M. Zorlou, lors de la Conférence Tripartite de Londres sur Chypre, a prononcé la déclaration suivante:

" II n ' est pas juste de voir le problème chypriote sous l'angle de la composition actuelle de son peuple; le principe directeur ne devrait pas être la considération de majorité et de minorité mais plutôt, la reconnaissance de pleine égalité aux deux groupes ".

En outre, il s'est prononcé avec insistance pour le maintien du statu quo à Chypre. "Cela bouleversé, l'île reviendrait à la Turquie ".

En 1964, après l'indépendance, Kemal Satir, ex Vice - Président turc a déclaré: " Chypre sera divisée en deux sections, dont l'une sera annexée à la Turquie ".

La même année, le Ministre des Affaires Etrangères turc, Erkin a dit: "La solution radicale.... serait de céder une partie de Chypre à la Grèce et l'autre, la plus proche de la côte asiatique turque, à la Turquie".

En 1966 l'ancien Vice-Président de la République, le regretté Docteur Kutchuk, dans une interview au journal quotidien chypriote turc, Halkin Sesi, a dit que :

" Chypre est une autre Alexandrette dans l'histoire de la Turquie. La puissance de la Turquie assurera une vie décente pour les Chypriotes turcs, de la même façon qu'elle l'a fait à Alexandrette, en l'annexant et la mettant sous domination turque. Le chemin vers cette direction a été frayé par les combattants turcs à Kokkina, et nous sommes en train de nous battre dans tous les coins de Chypre ".

De plus, dans une longue interview au journal turc Terquman, le 30.6.1983, M. Melih Esenbel, (ancien Secrétaire Général du Ministère des Affaires Etrangères turc, ancien Ministre des Affaires Etrangères et ex Ambassadeur à Washington), qui a joué un rôle important dans les accords de Zurich et de Londres, a révélé les intentions réelles de la Turquie envers Chypre, admettant que derrière les projets de partage de Chypre, étaient ses propres considérations stratégiques. M. Esenbel a expliqué, comment la Turquie, qui par un Traité, avait abandonné toute revendication sur Chypre en 1923, est redevenue partie intéressée au problème chypriote, fruit d'un travail énorme et patient ayant marqué ses débuts dans les années 50. Il a encore ajouté que la Turquie n'a accepté que les propositions laissant la porte ouverte à l'autodétermination séparée et à la partition et a rejeté toutes les propositions, y compris celle du Gouverneur de Chypre Sir Hugh Foot, lorsqu'elle s'est rendue compte que " le chemin menante à la partition était bloqué ".

Le 14.2.1980, le Ministre des Affaires Etrangères, M. Ihsan Sabri Caglayangil aurait dit que " les forces armées turques n'ont jamais été repoussées par la plume alors qu'elles sont entrées par la force des baïonnettes. Nous n'avons pas à faire ici à un simple devoir mais à une mission; notre mission est de faire de Chypre notre patrie ".

Le ex- Premier Ministre de la Turquie, Turgut Ozal, a également déclaré dans une interview au quotidien Milliyet: " Chypre est une île qui transperce la Turquie comme une dague. Elle est extrêmement vitale du point de vue de notre sécurité. Cette île ne devrait pas se trouver dans les mains d'un ennemi. L'existence des turcs dans le nord de Chypre, est une garantie vers cette direction ".

D'après ces propos, ainsi que d'autres formulés par des officiels turcs, il est bien évident que l'agression turque à Chypre en 1974, qui a été exécutée sous le prétexte du coup d'Etat, ne visait ni au rétablissement de l'ordre constitutionnel ni à la protection des Chypriotes turcs, n'étant en réalité pas en danger, comme le prétendaient les Turcs, mais à la division de l'île.

Le but ultime et le plan de l'agression turque étaient la " turquification" du territoire de Chypre sous occupation, et l'altération démographique de l'île en accord avec la politique de partition, systématiquement poursuivie par tous les gouvernements turcs.

Même lorsque la solution fédérale a été avancées par les Turcs, cela n'a été utilisé que comme un rideau de fumée pour leurs projets séparatistes et expansionnistes. Cela est clairement démontré par les événements survenus depuis.

En 1964, le Premier Ministre, Ismet Inonou a dit devant l'Assemblée Nationale de la Turquie: " Officiellement nous soutenons le concept de la fédération, plutôt que la thèse de la partition afin de rester dans les Provisions du Traité ".

En 1965, un rapport concernant les propositions turques pour la solution du problème chypriote, mises en pratique au cours de l'agression turque en 1974, préparé par le médiateur des Nations Unies, M. Galo Plaza, est indicateur du but séparatiste de la Turquie. Au paragraphe 72 de son rapport, il dit: " En grandes lignes ils ont voulu être physiquement séparés de la communauté grecque. Leur première inclination avait été la recherche de cette ségrégation à travers le partage incontesté de Chypre entre les nations Turque et Grecque, dont les communautés turque et grecque respectivement, seraient à leur avis, une extension.". 

Cependant, " considérant que cette solution ne serait pas acceptée par les Grecs et les Chypriotes grecs, ils ont transformé ce concept en celui de la création d'un Etat Fédéral, plutôt que la séparation physique des deux communautés ".

Plus loin, au paragraphe 73 de son rapport, M. G. Plaza poursuit:

" Leur proposition a prévu un échange de population obligatoire, afin de causer une situation où chaque communauté occuperait une partie de l'île distincte. En effet, la ligne de division a été suggérée: partant du village Yalia, sur la côte nord-ouest, traversant les villes de Nicosie au centre et de Famagouste à l'est.... La zone qui s'étend au nord de cette ligne était revendiquée par la communauté chypriote turque; il est dit que la superficie de la région en question est de 1.084 miles carrés environ, soit 38% du territoire de la République. Un échange d'approximativement de 10.000 familles grecques contre le même nombre approximatif de familles chypriotes turques, a été envisagé".

Dans ses observations, se référant aux propositions turques pour une fédération, M. Plaza a dit: "en fait, l'argument avancé pour la séparation géographique des deux communautés, sous un système de gouvernement fédéral, ne m'a pas dissuadé qu'inévitablement cela aurait abouti à la partition ". Que la partition a toujours été le but de la politique turque, cela a été explicitement démontré par les tactiques poursuivies de façon systématique jusqu'à présent.

Aussi, en décembre 1967, la soi-disant administration Provisoire Chypriote Turque " a-t-elle été établie.

Le projet de la fédération était appuyé entre 1967 et 1974.

En 1974, à la Conférence de Genève, suite à la première phase de l'agression turque, le côté turc a soumis des propositions sur l'aspect Constitutionnel, basées sur le principe de la division en deux Secteurs séparés, le secteur chypriote grec et le secteur chypriote Turc.

Pour provoquer cette division, les turcs ont d'une part empêché les 200.000 réfugiés chypriotes grecs de regagner leurs foyers en expulsant en même temps des régions occupées les Chypriotes grecs qui y avaient demeuré jusque là, et ont incité les Chypriotes turcs, vivant dans le sud, à s'installer dans les territoires occupés. De plus, ils ont fait venir des colons de Turquie, visant le changement de la structure démographique de Chypre.

Le 13 février 1975, ils ont proclamé le soi-disant " Etat Fédéré Turc de Chypre ".

Le 15 novembre 1983 ils ont proclamé l'indépendance et établi la prétendue "République Turque du Nord de Chypre".

Cet acte turc est nettement contraire à la Charte des Nations Unies, à la loi gouvernant les relations interétatiques, au Traité de Garantie de la République de Chypre, aux résolutions des Nations Unies concernant Chypre, et finalement à tout principe de justice et de morale.

 


Remonter ] La Chypre ] Violations des Droits de l'Homme par la Turquie à Chypre ] [ Les Visées Séparatistes de la Turquie ] La colonisation ] Purification ethnique ] Tués pour avoir dit non à l'occupation ] La Chypre dans l'histoire ] 9000 ans ] La Turquie et les Chypriotes Trucs ] Les Résolutions ]